La réhydratation orale s’impose comme la première réponse face à la diarrhée aiguë provoquée par le choléra. Cependant, dans de nombreux foyers privés d’accès aux solutions du commerce, l’Organisation mondiale de la santé préconise une alternative étonnante : utiliser le riz. Ce choix va à l’encontre d’idées reçues sur le jeûne ou l’interdiction alimentaire, et il s’appuie sur une validation clinique solide. Ce protocole, moins connu hors des cercles médicaux, permet de réduire à la fois la durée et la sévérité des symptômes. Derrière cette pratique, il y a des mécanismes physiologiques précis et des règles d’application qui méritent toute notre attention.
Plan de l'article
Le choléra : comprendre une menace persistante pour la santé publique
Le choléra ne relève pas du folklore ou de l’histoire ancienne. Chaque année, la maladie frappe encore, portée par la bactérie Vibrio cholerae. Dès qu’une faille dans la distribution d’eau potable ou dans la chaîne alimentaire survient, la bactérie trouve une brèche. Sans distinction d’âge, de milieu ou de géographie, le risque demeure bien réel.
Ce microbe agressif libère une toxine qui bouleverse les échanges d’eau et de sels minéraux dans l’intestin. Résultat : une diarrhée violente, foudroyante, qui peut abattre une personne en parfaite santé en l’espace de quelques heures. Les institutions telles que l’Organisation mondiale de la santé et l’Institut Pasteur restent en alerte constante, rappelant que personne n’est à l’abri. En France, chaque suspicion de cas fait l’objet d’une déclaration systématique et d’un suivi rapproché. Les épisodes récents à Mayotte illustrent la vigilance nécessaire, même sur notre sol.
Pour mesurer l’ampleur du phénomène : le choléra touche encore plusieurs millions de personnes chaque année, traversant les époques sous forme de pandémies répétées. Sans intervention, le taux de mortalité dépasse la moitié des cas. Dès qu’un protocole de soins adapté est mis en place, ce chiffre s’effondre à moins de 1 %. La maladie ignore les frontières et chaque foyer d’épidémie nous rappelle que la menace persiste.
Pourquoi les selles de riz sont-elles un signe d’alerte majeur ?
En termes médicaux, les selles de riz désignent une diarrhée très aqueuse, presque translucide, qui rappelle l’eau de cuisson du riz. Ce symptôme n’a rien d’anodin. Il témoigne d’un dysfonctionnement massif de l’intestin, provoqué par la toxine du choléra. En quelques heures, le malade peut perdre des quantités spectaculaires de fluides vitaux : le danger est immédiat et concret.
On ne retrouve pas ici la fièvre, l’odeur forte ou la présence de sang typiques d’autres diarrhées. L’urgence se lit dans la vitesse et le volume des pertes hydriques. Un enfant, une personne âgée ou un adulte affaibli peuvent basculer dans une déshydratation sévère en l’espace d’une demi-journée. Ce signe visuel doit rester en mémoire : il guide le diagnostic et commande une réaction rapide.
Tableau clinique évocateur
Pour ne pas passer à côté ou perdre du temps, voici les manifestations qui doivent alerter dès l’apparition :
- Diarrhée aqueuse massive : les pertes peuvent atteindre des quantités impressionnantes, parfois jusqu’à 15 litres par jour dans les cas les plus sévères.
- Selles sans odeur, sans sang ni pus : cet aspect particulier aide à différencier le choléra d’autres infections intestinales.
- Déshydratation qui s’installe brutalement : soif intense, élasticité de la peau diminuée, yeux enfoncés, faiblesse générale.
Identifier ces symptômes sans tarder permet de changer radicalement l’issue. Devant de telles selles, seule une réhydratation immédiate peut sauver la vie du malade.
Reconnaître les symptômes et agir rapidement : ce qu’il faut savoir
Quand Vibrio cholerae s’invite, le temps n’est plus à la réflexion. Diarrhée explosive, pertes hydriques massives, vomissements fréquents : le profil du choléra se dessine vite, avec des selles pâles et translucides en signature. La déshydratation peut survenir à une vitesse déconcertante.
Dès l’apparition d’une diarrhée de ce type, la priorité est claire : compenser les pertes par une réhydratation orale soigneusement dosée. Un litre d’eau propre, du sel, du sucre, chaque ingrédient compte pour rétablir l’équilibre et préserver la vie. Les signes à surveiller sont simples : quantité d’urine, vigilance, élasticité de la peau, sensation de soif.
Dans les cas les plus graves, une perfusion s’impose. Les antibiotiques adaptés (doxycycline, azithromycine, ciprofloxacine selon le contexte) permettent de raccourcir l’évolution et de limiter la contamination. Lorsque la situation l’exige, l’isolement du patient s’avère indispensable, surtout lors d’épisodes collectifs.
Chaque cas déclaré en France est immédiatement transmis au centre national de référence. Rapidité du diagnostic et intervention immédiate restent les armes les plus efficaces pour limiter l’impact.
Prévention et gestes essentiels pour se protéger du choléra
La meilleure défense contre le choléra consiste à couper la chaîne de transmission. Garantir une eau potable fiable reste fondamental, car Vibrio cholerae prospère dans les eaux polluées et les aliments insuffisamment cuits.
Pour réduire au minimum le risque d’infection, il est indispensable d’adopter certains réflexes :
- Boire uniquement de l’eau traitée ou embouteillée, aussi bien pour la consommation directe que pour la cuisine.
- Éviter les glaçons, se méfier des crudités lavées à l’eau douteuse, renoncer aux produits de la mer non cuits à cœur.
- Nettoyer et désinfecter soigneusement tout le matériel et les surfaces utilisés pour la préparation alimentaire.
Un lavage de mains systématique au savon, après les toilettes ou avant de manipuler des aliments, ne se discute pas. L’eau destinée à laver les fruits et légumes doit être bouillie ou désinfectée. Dans les zones où la qualité de l’eau n’est pas garantie, mieux vaut s’abstenir de consommer des produits crus ou des fruits de mer.
Il existe un vaccin oral contre le choléra, recommandé en priorité pour les personnes exposées lors de voyages en zone à risque ou pour les professionnels en intervention. Même s’il ne protège pas à 100 % ni définitivement, il contribue à limiter la diffusion lors des pics épidémiques.
Les grandes orientations des institutions sanitaires, améliorer l’assainissement, traiter l’eau, promouvoir l’hygiène, structurent une riposte solide. Une surveillance active, le signalement rapide des cas et un engagement collectif restent les piliers du contrôle de la maladie.
Face à une infection qui ne laisse aucune place à l’improvisation, seule la rapidité d’action et la mobilisation de tous peuvent faire reculer le choléra. L’histoire de cette maladie continue de s’écrire, mais chaque geste préventif ajoute une ligne en faveur de la santé publique.


