En 2025, un adulte sur cinq dans le monde sera concerné par l’obésité, selon les dernières projections de l’Organisation mondiale de la santé. Certains pays enregistrent déjà des taux supérieurs à 40 %, alors que d’autres restent largement en dessous de la moyenne mondiale.La France se situe encore à distance des records mondiaux, mais la progression du phénomène inquiète les autorités sanitaires. Les disparités régionales persistent et accentuent les défis pour les systèmes de santé. Les données comparatives mettent en lumière l’ampleur du problème et la diversité des facteurs en jeu selon les pays.
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Obésité dans le monde en 2025 : une épidémie silencieuse qui s’accélère
La tendance s’est nettement accélérée ces dernières années : l’obésité s’ancre sur tous les continents, quel que soit le niveau de vie. L’OMS alerte sur une progression qui ne ralentit pas, aussi bien chez les adultes que chez les enfants. D’ici fin 2025, le cap du milliard d’obèses dans le monde sera franchi. Il suffit de jeter un œil sur le sort des plus jeunes : chez les enfants et adolescents de 5 à 19 ans, plus de 340 millions vivent aujourd’hui avec l’obésité, c’est dix fois plus qu’en 1975.
Les données issues de l’indice de masse corporelle (IMC) témoignent d’une hausse généralisée : à l’échelle mondiale, 39 % des adultes sont en surpoids et près de 13 % en obésité. Ce phénomène concerne désormais toutes les générations. Même avant l’âge de cinq ans, plus de 39 millions d’enfants présentent un surpoids ou une obésité au regard des courbes de croissance de l’OMS.
Selon ces catégories d’âge, le phénomène de l’obésité mondiale se traduit ainsi :
- Adultes : progression quasi continue dans toutes les régions, quel que soit le niveau de vie.
- Enfants et adolescents : urbanisation, sédentarité, profonds bouleversements alimentaires accélèrent le développement du surpoids.
L’ampleur du défi est tel qu’il s’impose à la santé publique à l’échelle de toutes les générations, exposant les systèmes de soins à une pression croissante et remettant en cause les stratégies préventives établies depuis des décennies.
Quels pays sont les plus concernés et où se situe la France ?
En 2025, dans le classement mondial de l’obésité, trois petits États du Pacifique Sud s’arrogent la première place : Nauru, Tonga, Samoa. Plus de 60 % de la population adulte y vit avec une obésité. Ces taux records sont le miroir d’un modèle alimentaire ultra-industrialisé, d’une baisse forte de l’activité physique et de la disparition progressive des traditions alimentaires locales.
Dans les pays à revenu élevé, la situation diffère. Les États-Unis affichent près de 42 % d’adultes obèses : un record pour un pays occidental. L’Europe n’est pas en reste. Royaume-Uni et Hongrie dépassent 25 %, tandis que l’Italie ou la France restent sous ce seuil.
Les écarts géographiques sont nets ; voici quelques exemples parlants :
- La France compte environ 17 % d’adultes obèses en 2023, chiffre encore éloigné de la moyenne OCDE mais en croissance régulière ces vingt dernières années.
- L’Europe de l’Est (Pologne, République tchèque) enregistre une hausse rapide, effaçant peu à peu l’écart avec l’Ouest du continent.
- Dans bien des pays à faible ou moyen revenu, l’urbanisation rapide et le bouleversement des modes de vie accélèrent la progression de l’obésité.
En France, la situation devient particulièrement préoccupante chez les adolescents et dans les territoires ultramarins, où les taux s’envolent parfois jusqu’à atteindre ceux observés dans le Pacifique Sud. Les disparités sociales, l’accès à l’information ou la qualité de l’environnement jouent un rôle déterminant et font de la lutte contre l’obésité un combat qui dépasse la statistique.
Des chiffres qui inquiètent : comprendre les conséquences pour la santé publique
La hausse fulgurante du nombre de personnes touchées par l’obésité ne laisse personne indifférent. D’ici 2025, plus d’un milliard d’adultes seront concernés. Pourtant, le sujet reste peu priorisé dans les grandes orientations de santé mondiale, malgré les alertes répétées.
Concernant les plus jeunes, la multiplication des cas frappe fort : aujourd’hui, plus de 390 millions de jeunes de 5 à 19 ans sont déjà en surpoids ou obésité. Cette progression rapide touche tous les milieux, sans distinction.
Les répercussions dépassent largement l’apparence physique. Un IMC élevé accroît les risques de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires ou encore d’hypertension. Selon l’analyse du fardeau global des maladies, l’obésité se classe désormais parmi les principales causes évitables de mortalité et de maladies dans de nombreux pays.
Voici quelques conséquences directes qu’observent les soignants et les acteurs publics :
- Multiplication des hospitalisations pour complications métaboliques.
- Augmentation des dépenses de santé publique, dues à des traitements au long cours, des soins complexes, et une baisse de la productivité.
- Montée de la malnutrition par excès, caractérisée par la coexistence d’une surconsommation énergétique et de carences nutritionnelles.
L’alimentation industrielle a brouillé les repères, entraînant une hausse des troubles alimentaires et, pour une part croissante de la population, une espérance de vie en bonne santé réduite. Les plus fragiles en paient souvent le prix fort.
Des solutions concrètes pour inverser la tendance, ensemble
Pour limiter la progression de l’obésité mondiale, il n’y a plus de temps à perdre : l’environnement alimentaire doit évoluer. L’invasion des aliments ultra-transformés et des boissons sucrées a bouleversé les habitudes ; il faut désormais rendre l’alimentation saine plus simple d’accès et plus attrayante. Les politiques publiques peuvent peser sur la donne : proposer des environnements alimentaires sains, encadrer la publicité destinée aux enfants, réguler fiscalement les produits les plus sucrés ou gras.
Prévention et éducation : un duo incontournable
La prévention s’envisage dès le plus jeune âge. Améliorer l’éducation alimentaire à l’école et multiplier les ponts entre santé et sport sont des leviers puissants pour installer de nouveaux réflexes sur la durée.
- Le dispositif Nutri-Score facilite les choix du quotidien : il guide les consommateurs vers des aliments plus sains et se généralise en France et en Europe.
- Des campagnes visent désormais spécifiquement les boissons sucrées, et font déjà baisser la consommation chez certains groupes d’âge.
- Les collectivités s’engagent à améliorer la qualité des repas proposés, dans la restauration scolaire notamment.
Tenir la distance implique aussi d’accompagner les parcours individuels. Un médecin, un diététicien, une famille : chacun apporte sa pierre, car sortir de l’obésité demande plus qu’une ordonnance. Ce sont nos regards, nos habitudes, nos environnements qui feront basculer la courbe. L’obésité, au-delà des chiffres, est un défi collectif qui s’impose à tous et redéfinit l’avenir des sociétés. Prendra-t-on le virage avant que la prochaine génération ne porte un fardeau encore plus lourd ?


